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Le dépôt phonétique et l’inertie culturelle

Qui parle Encore de simplifier l’orthographe nous balade et hautainement se réécrit en se récreyant : “La langue française va bien !” “Sont-ils bêtes ; nous ne sommes paresse pœnsable : nous travaillons, nous ne négligeons pas de bien vous lire !” “Cet effroyable complexité orsthorgrfik”: ne permet à ces manants de prodifier mes lecturezqs je, prodigue avec tsoin.” “Descendons un cran que cet humanitas mon crapaud se lévasse.” 

Il y a une tendance à devenir des gens d’attitude aussi phonétique que peut l’être la langue « si vous ne l’éteignez, si vous ne l’êtes, niais ». Comme si nous étions langue écrite comme personne de pensée, et langue parlée comme personne agissante. C’est pourquoi l’orthographe telle que prônée par l’Académie française ne doit pas être altérée, modifiée, pour ce qui est de l’usage courant et commun, officiel, de bonne tenue et de rigueur dans la communication publique à caractère généralement objectif et bienséante. Mais en art poétique par exemple, pour montrer ces phénomènes linguistiques et pour jouer avec la langue dans l’esprit, on peut dévoiler et figurer les phonèmes et les graphèmes comme les polymorphismes des signifiants et les parcours de pensée des changements des mots et des choses, alors que les sonorités demeurent voisines et presque inaperçues leur totale différence de sens et de domaine dans le cadre d’une restitution fidèle, écrite, comme l’est le français supposé académique. Cette part de gens d’attitude phonétique est inconsciente en part certaine et donc irréprochable ainsi, mais elle peut être gageons-le l’objet d’usages pervertis qui seraient le jeu de ceux qui s’y livrent. L’écrit règle tout cela, associé au son de la voix ou sans, l’écrit seul et la pensée de lecture prenant alors le tout à charge, d’où le discours philosophique, épistémologique, qui peut prendre le temps de faire science de toute chose. Livrer d’album avec les tubes c’est bien aussi, pour les poètes en tous genre, qui connaissent le français académique presque sur le bout des doigts, des ongles, un beau jour de temps en temps, au bout du rubis. 

Création : mot d’auteur (Verbe)
Créance : mot d’éditeur (mot-râle ; lettre-ris’)

  • Cette problématique de responsabilité et de qualité de communication, voire de communication en valeur, est avec « l’écriture » phonétique des relations humaines dans le temps laissé au silence comme « lettre morte », l’envers de la valeur de choix qui privilégie les fréquentations en sociabilité pour publier des mots et des livres en priorité. Société passe avant Culture au monde des éditeurs. Or, socialisation des individus, jeunes, fait culture très normalement, humainement et humanisme, avec l’éducation, les mots, les livres et les préparations aux savoirs. Que se rejoue-t-on dans le monde des livres qui passent par les éditeurs ? Doit-on, écrivain, rejouer le scénario sincère de sa socialisation, de la famille jusqu’au contact épistolaire avec l’éditeur ? Écrire en filigrane pensable phonétiquement, la morale codée dans l’écrit ? Ou en laissant de côté la famille, rejouer l’école et la société ? Quel est ce mode psychanalytique de soumission au regard éditorial ? Les boîtes de chocolat, les billets doux, sont-ils à glisser dans les confessions fréquentes que l’on adresserait, auteur, écrivain, à l’un de ces protecteurs, amis imaginaires qui ont une vanité à satisfaire auprès de leurs mignons ? Le goût esthétique suffit à refuser ces manières. Mais doit-on pour l’éditeur tenir un concept, un projet de communication qui ne soit pas que l’expression filigrane de nos lectures, donc de notre inconscient de lecture ? Il faudrait écrire ce que l’on met en courrier avec un encodage de portée morale d’action et spirituel phonétique : l’œuvre poétique ne suffirait-elle pas, jointe à cette présentation… ? Que l’on veuille sérieusement savoir qui est l’auteur, sur quel mode est-il conscient, je le conçois. Mais une seule éthique du choix de l’éditeur est insuffisante et il est probable que plusieurs éditeurs aient la liberté à se donner avant de déterminer l’attitude à adopter avec tel auteur. Du reste c’est un métier qui s’apprend tous les jours, cela est bon. La reprise de la problématique de la société et de la culture deviendrait une dialectique et un art du roman, si le roman est le genre de notre choix d’écriture. Mais l’égalité parfaite n’est pas de ce monde. Généralement, une exception qui se sait et s’en explique quotidiennement avec elle-même n’a pas le droit de se représenter après les présentations. C’est-à-dire qu’une exception ainsi comprise s’est présentée et ne voit dans la représentation de sa personnalité qu’un mensonge et un interdit qui lui serait une transgression et un danger de perte si elle y sacrifiait son art de parole et les clés de sa sociabilité. Cela est philosophique et Nietzsche en a parlé peut-être, oui mais il n’est pas le seul à comprendre cela. De ce point de vue ce serait pure comédie, ce qui ne signifie pas que les gens reçus avec romans et autres ne soient que des comédiens histrions, ce ne sont pas tous des imposteurs, du tout. Les variables et facteurs de distinction, les dispositions sont nombreuses. Donc, même si j’apparais déglingué assez, je viens avec ma sociabilité et ma culture. Cette dernière admet son besoin au temps cultivé et long, mais ma sociabilité faisant ses preuves avant, pendant et dans l’intervalle de la culture afin d’être recevable, je suis attentif à envoyer les signaux qui sont mes preuves de sociabilité critiques, voire pamphlétaires si je juge que les conditions imposées à l’échange avec l’éditeur sont dangereuses et nuisibles selon ma culture et mon esprit. Entre temps, le soupçon du poète a grandi. On ne sait si un simple service des manuscrits ou un gérant de boites e-mails peut suffire à faire dérailler la communication, mais comment admettre que des éditeurs n’y mettent pas de l’ordre s’ils n’en sont pas satisfaits. « Nous ne sommes pas responsables {des manuscrits que vous nous adressez} » est implicite. En attitude phonétique d’écriture relationnelle, que lisons-nous : Nous ne sommes paresse pœnsable : nous travaillons, nous ne négligeons pas de bien vous lire. Nous lisons aussi : Nous naissent hommes, pas res Ponce able : nous sommes humains et humanistes, pas des choses capables de laisser crucifier l’Individu ni de mentir à nous publiquement. L’ambiguïté à la fin relève de la méconnaissance que j’ai de ce milieu, ce n’est pas que mon manquement. Là je suis en droit de me demander où ils vont, c’est ce que je leur fait mander aussi, on fait mander quelqu’un, justement. Ou alors l’éditeur n’est pas “ne” et au négatif ne serait que “pas”, ce qui change pas mal de choses. Ne diabolisons pas « Ponce ». Si les individus chrétiens ne sont pas admissibles chez des éditeurs hommes “hoministes”, que font-ils de leurs temps, ces hommes. Ils fréquentent et puis c’est tout ce qu’on peut en inférer. Faire fortune et profiter à la papas, c’est leur proposition à laquelle l’individu chrétien et poète philosophe devrait se ranger : il est temps de les éduquer. Encouragements religieux et conseils pour jeunes gens de métier solitaire, lecture et loisirs chaque jour, sans sacrifier toute société, si on veut rester éditeur.
  • Remarque : dans certaines classes d’apprentissage de lecture, la dette à payer était le mal moral ou pire, mais disons moral, infligé aux élèves mal jugés tandis que les favoris ou les anonymisés devaient en même temps supporter en silence obéissant ce mal et cette dette pour franchir cette morale. Autrement sinon le mal moral et pis, revenait à l’instruction d’un procès au long cours, qui n’était pas repris au fond ni pris en compte dans la réception de l’individu jugé. L’édition a compris la dette et le mal de tous ceux qui ont supporté la morale du prétendu privilège de recevoir l’instruction et l’éducation. Maintenant l’édition devrait comprendre et a avec plusieurs éditeurs compris, je le crois, le problème de la morale scolaire et étatique peut-être, du procès en lèse-société de l’élève moral et de l’autodidacte lecteur, étant l’exception qui honore plutôt la société et qui est un phénomène de culture sinon résurgent, du moins grandissant, montant, donc singulièrement humain. L’éducation peut s’estimer heureuse. L’édition peut s’estimer vernie. Elle n’a pas la mort dans l’âme qui doive lui peser moralement et l’éducation n’a pas l’autorité absolue qui doive la charger bêtement.
  • Soupçon : il y a tant à faire pour libérer la lecture linéaire, comme si une bande défilait, comme un film, que je conseille une dose de poèmes versés en rime et une lecture de philosophie ou discours de vérification aux choux et aux roses à qui l’édition voudra bien adresser ses publications aux trois tiers : romans, poèmes, discours savants.

 

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